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Est ce que je peux sevrer mon bébé la nuit ?

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Est ce que je peux sevrer mon bébé la nuit ?

Voilà une question à laquelle il me paraît difficile de répondre par un simple « oui» ou « non ». En effet, tout dépend d’abord de l’âge de l’enfant ! Il est tout à fait normal pour un nouveau-né ou un jeune nourrisson de téter la nuit. Le sevrer la nuit fait courir de nombreux risques dont les principaux sont la baisse de lactation chez la mère par espacement des tétées et une prise de poids insuffisante chez l’enfant qui ne recevra plus la ration nécessaire à une croissance optimale.

De plus, des études ont montré que forcer les enfants à « faire leurs nuits » avant qu’ils en aient la maturité peut nuire à leur bon développement. En effet, avant l’âge moyen de 3 ans, les enfants ne sont pas en mesure de comprendre que si les parents ne sont pas présents auprès d’eux, ils ne sont néanmoins pas loin. Ainsi, lors des réveils nocturnes, ils ont besoin de la présence parentale pour pouvoir se rassurer et se rendormir. Tant que les enfants ne sont pas capables de se rendormir seuls spontanément, se retrouver seul à leur réveil génère beaucoup de stress.

Stress et développement 

Il ne faut jamais laisser pleurer les bébés ! C’est la conclusion des études menées sur les conséquences de cette habitude sur le développement de l’enfant. En effet, le fait de laisser les bébés pleurer génère un stress très important. Ceci a été mesuré par le taux de cortisol (hormone de stress) qui est anormalement élevé chez les enfants que l’on laisse pleurer jusqu’à ce qu’il se rendorment par exemple. Ces taux de cortisol restent d’ailleurs anormalement élevés pendant le sommeil, même si les enfants s’endorment sans pleurer au bout de quelques jours.

Or on sait que le cortisol nuit au bon développement du cerveau. Par ailleurs, ne pas répondre aux besoins de sécurité des enfants avant l’âge auquel il sont capables de différer leur demande (cet âge est en moyenne 3 ans) rend la constitution de la confiance en soi plus délicate et pourrait avoir des répercussions sur la personnalité même de ces enfants jusqu’à l’âge adulte (adultes peu sûrs d’eux, ayant des difficultés à gérer le stress ou même dépressifs dans certains cas). Certains bébés pleurent plus que d’autres.

Être à l’écoute

Dans tout les cas, les pleurs des enfants doivent être accompagnés : c’est à dire qu’il ne faut pas les laisser pleurer seuls et encore moins les isoler parce qu’ils pleurent. Quand un enfant pleure c’est qu’il a quelque chose à exprimer et les parents ont tout intérêt à partir à la recherche du message caché, pour leur bien-être et pour celui des enfants. A ce propos je conseille souvent la lecture du livre  » Pleurs et colères des enfants et des bébés : Comprendre et répondre aux émotions de son enfant » de Aletha Solter aux Editions Jouvence.

Cela ne signifie pas pour autant que l’enfant doit toujours être allaité la nuit ! En effet, il n’est pas rare qu’aux alentours de 9 mois (période de l’angoisse de séparation ») les bébés qui dormaient jusque là plutôt bien la nuit et qui ne tètent plus que 4 à 6 fois durant la journée, se mettent à se réveiller très souvent (parfois même plusieurs fois par heure). On sait qu’à cet âge là, les besoins alimentaires n’augmentent pas pour autant. Dans ces circonstances, il peut être judicieux d’instaurer d’autres rituels d’endormissement permettant de passer le cap. À moins que la solution qui convienne le mieux à la mère, au père et à l’enfant soit la tétée ! J’ai coutume de dire que, dans ces circonstances, il faut aller à l’économie d’énergie pour tous et trouver ce qui permet à toute la famille de « survivre » à cette période particulièrement éprouvante, avec le moins de fatigue possible !

Céline Dalla Lana, sage femme

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